Les rédacteurs web et professionnels du SEO font face à un nouveau défi avec la progression de l’écriture inclusive. Pour eux, les efforts pour supprimer tout stéréotype de sexe réduisent le confort de lecture, et empêchent une correspondance exacte avec les recherches des internautes. Il en résulte une baisse du trafic sur le site. Il existe cependant quelques techniques pour avoir un bon référencement naturel avec une écriture non genrée.
Impact de l’écriture inclusive sur le référencement organique
Pour Google, la qualité de l’expérience utilisateur (UX) est un critère essentiel pour un bon positionnement sur ses pages de résultats ou SERP. Or, les règles d’une écriture non discriminante dans les textes nuisent à la fluidité de la lecture, elle-même essentielle à une UX positive.
Le problème vient du « point d’altérité », utiliser pour introduire les deux versions, masculine et féminine, d’un mot. C’est notamment le cas pour les métiers, comme « directeur.trice ».
- D’une part, une telle orthographe alourdit le contenu.
- De l’autre, il est très rare de tomber sur des requêtes formulées de cette manière. Faute de correspondance avec les mots clés principaux contenus dans la page, celle-ci ne va pas apparaitre sur les SERP et ne drainera donc pas de trafic.
- Autre problème, les CMS peuvent avoir du mal à comprendre ce fameux « point médian » dans les emails qui comportent des liens. Ces messages sont même souvent assimilés comme des tentatives de hameçonnage et supprimés. L’écriture épicène risque donc de limiter l’efficacité des campagnes d’emailing et de newsletters.
- Enfin, les complications engendrées par l’utilisation du « point milieu » pénalisent les personnes dyslexiques ou dysorthographiques dans leur apprentissage. Et même s’il existe des logiciels de synthèse vocale conçus pour compenser leur handicap, ce caractère peut gêner leur fonctionnement.
Écrire des textes non discriminants et conformes aux règles du SEO
Il est possible d’éviter les biais sexistes tout en préservant la lisibilité des textes.
- Certains groupes de personnes peuvent être désignés par des termes génériques au lieu de rapprocher masculin et féminin : la clientèle plutôt que les clients.tes, le corps enseignant plutôt que les enseignants.tes, les spécialistes de…, la profession, la communauté, etc.
- Si aucun mot ne permet de parler du collectif, privilégier la juxtaposition des déterminants au singulier, comme « le ou la directrice ».
- Si la mention conjointe du féminin et du masculin est inévitable, le point médian est préférable aux tirets, barres de fraction ou parenthèses, sources de lourdeurs.
- Pour l’illustration du texte, il est conseillé de choisir des clichés qui reflètent mieux la mixité de la société et n’affichent pas de stéréotypes liés au genre.
Quel avenir pour l’écriture inclusive ?
L’algorithme du moteur numéro un au monde a considérablement amélioré ses capacités de compréhension des articles grâce à l’analyse sémantique. Son outil de traduction est également de plus en plus performant et ne se cantonne plus au masculin. Pour des contenus en français, les robots sont en mesure de saisir des mots intégrant un point d’altérité. Cela signifie que ceux-ci peuvent figurer dans le corps de texte (hors mot clé principal) sans effet négatif sur le référencement naturel du site. Certains experts du secteur commencent néanmoins à exploiter cette nouveauté afin de se positionner sur des requêtes moins courantes, donc moins concurrentielles.
Par ailleurs, dans un souci d’égalité entre les sexes, l’usage de l’écriture inclusive est encouragé. Les journalistes travaillant pour des médias comme Le Monde y sont vivement encouragés. Or, ces sites font autorité pour Google, ce qui pourrait faire évoluer les standards actuels du SEO.
Enfin, selon une récente étude, la neutralité de genre ne ralentirait la lecture que pendant quelques instants, le temps que le cerveau s’adapte, puis la vitesse revient à la normale.
Pour toutes ces raisons, la généralisation d’une écriture non genrée est un scénario tout à fait plausible dans les prochaines années.